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6 novembre 2011 7 06 /11 /novembre /2011 21:07

Lors de la rencontre du 6 octobre dernier organisée par notre association en collaboration avec la Ville de Saint Leu d'Esserent, le maire de cette commune, M. Frédéric Besset a prononcé une allocution présentant les principaux projets autour de la rivière. Nous la publions intégralement ci-dessous.

 

 

Frédéric Besset, Maire de Saint Leu d’Esserent

Réunion Aderoise, 6 octobre 2011

 

 

Mesdames, Messieurs,

 

 

Saint Leu d’Esserent est à la fois « une ville en pied de coteau » et une « ville-pont ». Nos rives ont été le lieu d’implantation des premières populations identifiées, mais aussi l’enjeu politique et militaire de beaucoup de batailles. Saint Leu d’Esserent, c’est en effet une longue histoire, et notamment celle de son monastère qui fête son 930ème anniversaire cette année. Cette histoire, c’est aussi celle de l’exploitation de la pierre, à partir de carrières souterraines très importantes. Et si la pierre de Saint Leu s’est diffusée largement en France, c’est bien entendu grâce à son transport par la voie d’eau depuis des siècles.

 

Plus récemment, les deux installations industrielles majeures de la commune, la sucrerie au 19ème siècle, et la centrale thermique au 20ème siècle, ont été réalisées au bord de la rivière, pour l’acheminement des matières premières et pour le refroidissement des équipements. Les chemins de halage étaient très fréquentés par les mariniers et leurs chevaux. Saviez-vous que notre grande et belle Eglise s’appelle Saint Nicolas, du nom du patron des bateliers, dont le culte s’appuyait sur des ex-voto de bateaux de transport de pierre appelés des besognes ?

 

Alors, cette tradition fluviale si riche ne serait-elle qu’un lointain passé nostalgique ? Notre ville serait-elle condamnée à se développer en tournant le dos à sa rivière ? L’équipe municipale que j’ai l’honneur de conduire ne le pense pas. Nous avons la conviction au contraire que notre ville, après avoir récemment beaucoup travaillé sur son cadre de vie terrestre, peut dans les prochaines années reconquérir et développer son cadre de vie fluvial. Nous avons même la certitude que tout est lié, et que l’enjeu pour nous est d’avoir un véritable projet fluvestre, dans lequel les efforts d’aménagement fluvial et terrestre se renforcent. Ce projet concernera nos habitants avant tout, mais aussi nos visiteurs. Il sera un projet d’urbanisme, mais aussi de développement économique et culturel.

 

Saint Leu d’Esserent a en effet la chance d’être implantée sur 7 kilomètres de berges, avec une partie amont industrielle, une partie médiane urbaine, et une partie aval de promenades. La ville doit et peut tirer parti, à son niveau, de la concrétisation du canal Seine Nord Europe dans les prochaines années, mais aussi de la croissance du tourisme fluvial. Saint Leu doit travailler ce projet en comptant sur nos atouts, réels et déjà identifiés : des zones de loisirs importantes au bord de la rivière, une zone logistique avec une dimension multimodale affirmée, mais aussi une proximité avec Chantilly, cœur touristique du sud de l’Oise.

 

Un groupe d’élus a depuis plusieurs mois travaillé sur le sujet, en s’appuyant sur des consultants, des entretiens (notamment avec l’Aderoise), et des visites de sites. Nous avons identifié six chantiers, dont l’esquisse a été présentée au conseil municipal la semaine dernière, et dont je souhaite vous convaincre ce soir de la cohérence d’ensemble.

 

* * *

 

Premièrement, nous devrons de plus en plus orienter nos zones vertes vers la rivière. Nous souhaitons que la base de loisirs intercommunale de Saint Leu, avec ses 40 hectares de baignades, d’activités nautiques et de jeux, devienne un espace ouvert en permanence à tous, accessible par son entrée actuelle, mais aussi par les berges. Pour compléter cet espace, la commune de Saint-Leu vient d’acquérir, juste à côté de la Base, 16 hectares de promenade, avec un étang de pêche, une zone humide, et près d’un kilomètre de chemins de halage. Nous allons dès 2012 procéder aux premiers travaux de nettoyage et d’élagage pour rendre cette zone à la population. Nous étudierons par ailleurs les usages possibles de cette zone, notamment un parcours sportif et d’observation de la nature.

 

Deuxième chantier, de nouveaux quartiers sont envisagés dans notre Plan Local d’Urbanisme en cours d’élaboration. L’enjeu est d’intégrer ces nouveaux espaces à la ville, mais aussi de les tourner vers l’eau sous toutes ses formes. C’est le cas d’un quartier appelé provisoirement « les Trois Etangs », dont une première tranche de 10 hectares fait l’objet en ce moment d’une étude de définition. Cet espace est issu des activités stoppées de l’entreprise Stradal et de la SNCF. Il devra à moyen terme enjamber la voie ferrée pour trouver son unité complète mais aussi pour contribuer à améliorer la liaison de la ville avec sa rivière. Par ailleurs, dans le quartier de l’Ancienne Sucrerie, nous sommes sur les lieux de l’ancien port de Saint Leu et à deux pas du centre ville historique. Nous avons commencé à réfléchir activement à la reconversion d’anciennes friches industrielles, avec plusieurs scénarios assez variés en perspective.

 

Troisièmement, nous souhaitons aménager nos Berges. Vous avez sous les yeux la liste des propriétaires des chemins de halage sur la commune. Nos acquisitions foncières et un partenariat actif avec Voies Navigables de France, nous mettent aujourd’hui en situation de postuler officiellement pour le passage de la Trans’Oise, un projet majeur de voie douce initié par le Conseil Général. J’ai eu l’occasion de présenter ce projet au Président du Conseil Général qui a visité récemment Saint Leu d’Esserent, et qui m’a confirmé son intérêt. Dans ce domaine, Saint Leu d’Esserent pourrait se situer dans un segment de plus de 10 kilomètres cheminant par nos voisins naturels Villers, Précy, et Boran sur Oise, et rejoignant le Val d’Oise et la région parisienne. Cette voie douce verra son impact démultiplié si elle s’appuie, sur le long terme, sur plusieurs lieux de franchissement de la rivière. Sans entrer dans le détail, il nous paraît le plus logique qu’au nord une première passerelle nous relie à Saint Maximin en évitant la zone industrielle dont je vais parler dans un instant, et qu’au sud une seconde passerelle nous relie à Gouvieux et Chantilly, avec tout le réseau de pistes cyclables et équestres de l’aire cantilienne.

 

Quatrième point, dans le domaine industriel et logistique, la zone du Renoir peut développer son potentiel multimodal. L’occupant historique de cette zone, EDF, qui exploite un centre logistique de pièces détachées, a récemment annoncé le transfert vers Saint Leu, dans les deux prochaines années, des 100 salariés de son Agence Logistique Nationale. EDF a également mis en service l’année dernière un pont roulant de 500 tonnes, pour ses besoins propres, mais m‘a confirmé récemment son accord pour son utilisation par des tiers. A côté du site EDF, la société Eurovia, déjà présente par son agence départementale et par une usine d’enrobés, souhaite également développer ses activités de déchargement de matériaux de construction. De même, le SMVO, Syndicat Mixte de la Vallée de l’Oise, présent dans la zone par une déchetterie et un quai de transfert, nous a annoncé son souhait d’utiliser davantage le quai du Renoir. L’espace disponible pour ces acteurs importants et pour d’autres, ce sont les 4 hectares de friche de la société Galva 60. Mais c’est également sur le plan fluvial, une zone qui existe juste en aval du bâtiment EDF, qui pourrait jouer un rôle important de zone d’attente pour les bateaux de commerce. A plus long terme, l’enjeu majeur est la réactivation de l’ancien parc à cendres de 25 hectares appartenant à EDF, dont le désenclavement servira son propriétaire mais également son voisin le plus proche, la société Praxair, dont les activités sont situées sur Saint Leu à la limite avec Montataire et Creil.

 

Cinquièmement, Saint Leu d’Esserent souhaite s’inscrire dans le réseau d’étapes fluviales touristiques qui se structure dans le segment aval de la rivière Oise. Nous n’ignorons pas les projets annoncés ou en germe à Compiègne, Creil, Boran, L’Isle Adam ou Conflans Sainte Honorine. Nous pensons néanmoins que Saint Leu d’Esserent a toute sa place dans ce domaine, pour ses mérites propres mais aussi dans un rôle de porte d’entrée vers le Sud de l’Oise touristique. Nous avons testé ce marché grâce à l’existence d’une halte fluviale privée, celle de la Flotille, sans parler de l’existence de quelques bateaux logements, en résidence principale ou secondaire, sur notre commune. D’azutre part, l’héritage de l’industrie en centre ville à St Leu, c’est aussi l’existence de quais à reconvertir en coopération avec VNF, et ce sont des quais qui peuvent accueillir même des bateaux de tourisme de grande taille. Surtout, nous allons réfléchir à un positionnement de cette halte fluviale qui soit cohérent avec notre statut de petite ville attachée à ses commerces et ses services, et cohérent avec nos ressources touristiques : le quartier historique et nos zones vertes de loisirs. Je lance donc un avis aux bureaux d’étude et aux exploitants potentiels, nous allons accentuer la réflexion avec eux.

 

Sixième chantier, il n’y a pas de projet d’ensemble sans symbole, et quel meilleur symbole qu’un bateau ? Les points d’attraction touristique de Saint Leu sont aujourd’hui le quartier du monastère, et la Base de loisirs. Demain on peut imaginer d’une part la mise en valeur de nos carrières souterraines, et d’autre part la reconstitution (au bord de la rivière, à côté du Pont ?) d’un bateau historique, comme cette fameuse besogne qui transportait les pierres il y a quelques siècles. Et ce bateau pourrait être bien plus qu’un lieu de visite, mais surtout un point d’accueil multi-services servant à la fois de relai d’information touristique, de capitainerie pour la halte fluviale, et de relai circulation douce pour la Trans’Oise. Cette polyvalence serait le meilleur garant d’un service adapté aux besoins et rentabilisé.

 

* * *

 

Toute cette ambition peut déjà se représenter en 3D, mais elle va plus sérieusement se traduire dans les prochains mois par de nouvelles études plus approfondies, par des chiffrages et des priorisations. Néanmoins, nos atouts sont bien présents, ainsi que la volonté de les mettre en œuvre. La complémentarité avec nos voisins est possible, au service de tout le Sud du département. Alors, soyons actifs : tous à l’Oise !… et tous avec l’Aderoise !!!

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Le président
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Qui sommes-nous ?

ADEROISE est une association relevant de la loi de 1901 qui s'est créée en octobre 2009 dans le but de promouvoir les territoires traversés  par la rivière Oise notamment dans le bassin Creillois afin d'encourager le développement économique, la création d'emplois, l'activité industrielle et commerciale, les formations autour des possibilités qu'offre la rivière, l'environnement et les activités de tourisme fluvial.
ADEROISE regroupe des élus, des chefs d'entreprise,  des citoyens de toute opinion dans un esprit d'ouverture, d'échange d'idées et d'expériences. L'association organise chaque année des rencontres publiques dans le but de promouvoir la rivière Oise dans ses aspects économiques, environnementaux, historiques et culturels.

Association : ADEROISE (ASSOCIATION EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT DE LA RIVIERE OISE).
Identification R.N.A. : W604002765
No de parution : 20090043
Département (Région) : Oise (Picardie)
 
 
Déclaration à la sous-préfecture de Senlis. ADEROISE (ASSOCIATION EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT DE LA RIVIERE OISE).
 
 Objet : développement économique et territorial du bassin Creillois en relation avec la rivière Oise. Siège social : 22, rue de Gournay, 60100 Creil. Date de la déclaration : 12 octobre 2009
 


 

 

 
 
 

Photos Libres

Le transport fluvial

 

 

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L'enjeu de la gare de Creil

Le chemin de fer et la gare de Creil au centre de futurs développements

La Direction Interministérielle à l'Aménagement et à la Compétivité des Territoires a lancé en avril 2007 un appel à expérimentation dédié aux agglomération moyennes (intercommunalités incluses dans des aires urbaines de 30 000 à 200 000 habitants). La Communauté d'agglomération creilloise a présenté à cette occasion une note sur l'avenir possible de la gare de Creil consultable au format PDF en cliquant sur le lien ci-contre

 

http://www.villesmoyennestemoins.fr/experimentation/rapports/RU-note-problematique-gare-de-creil.pdf

 

Présentation de l'Oise

Présentation générale de la rivière

L'Oise est une rivière de 340 Km, du nord est de la France qui prend sa source à Chimay en Belgique, à 323 m d'altitude, et vient grossir la Seine à Conflans Ste Honorine dans le Val d'Oise. Son principal affluent, l'Aisne, vient la rejoindre en amont de Compiègne.

L'Oise entre en France dans le département de l'Aisne puis traverse ceux de l'Oise et du Val d'Oise. Son bassin versant recoupe six départements et quatre régions : l'Aisne et l'Oise (région Picardie), les Ardennes et la Marne (région Champagne Ardenne), la Meuse (région Lorraine) et le Val d'Oise (région Ile de France).

La population, de 2 150 000 habitants, est inégalement répartie sur l'ensemble du bassin. L'urbanisation y est très développée dans le Sud-Ouest du bassin, où la proximité de l'agglomération parisienne se fait nettement sentir. Le bassin compte une vingtaine d'agglomérations dont la population est supérieure à 10 000 habitants. La partie nord-est du bassin est la plus rurale avec de vastes étendues agricoles et de nombreux villages de faible taille.

 

Les entités géographiques

Le bassin versant de l'Oise s'étend sur près de 17000 Km2. Il se décompose en trois grands sous-bassins :

- L'Oise amont et médiane (5000 Km2)
- L'Aisne et l'Aire (8000 Km2)
- L'Oise aval (4000 Km2)

La longueur des vallées principales - Aire, Aisne, Oise, Serre, Thérain et Vesle - s'élève à près de 800 Km sur une longueur totale de rivières de 5180 Km.

Les formations imperméables ainsi que les reliefs les plus prononcés se trouvent sur les hautes vallées. Ces caractéristiques qui concourent largement à la genèse des crues, sont plus étendues sur l'Aisne amont (Argonne et Barrois) que sur l'Oise (Ardennes et Thièrache).

Statuts juridiques de la rivière

L'Oise se découpe en trois parties bien distinctes :

- Non domaniale : en amont de Beautor (02), l'entretien est assuré par les syndicats de rivières et les propriétaires.
- Domaniale non navigable : entre Beautor (02) et le Plessis-Brion (60), l'Entente Oise Aisne assure l'entretien en qualité de maître d'œuvre.
- Domaniale navigable : en aval du Plessis-Brion jusqu'à la confluence avec la Seine à Conflans Ste Honorine la gestion du cours d'eau relève de Voies Navigables de France (VNF)

L'Aisne, son principal affluent, se découpe en trois parties bien distinctes :

- Non domaniale : en amont de Mouron (08)
- Domaniale non navigable : entre Mouron (08) et Condé sur Aisne (02)
- Domaniale navigable : en aval de Condé sur Aisne (02)

L'hydrologie

Le climat océanique à tendance continentale sur le Haut Bassin confère à l'Oise un régime pluvial. Le débit est de 110 m3/s  (débit moyen interrannuel sur 50 ans).
Son principal affluent, l'Aisne, est aussi long et plus puissant qu'elle. Ses trois principaux affluents, l'Aisne, la Serre et le Thérain, représentent 65% de la surface de son bassin versant et la grande majorité de ses apports. Cependant, les apports de la Serre et du Thérain ne sont pas comparables à ceux de l'Aisne, les plus importants. Lors des épisodes de fortes crues, les bassins amonts de l'Oise et surtout ceux de l'Aisne et de l'Aire contribuent pour les deux tiers du volume total des eaux charriées par l'Oise dans la Seine.

 

 

 

VNF

 

Voies Navigables de France

 

 

vnfVoies navigables de France gère, exploite, modernise et  développe le plus grand réseau européen de voies navigables constitué de 6700 km de canaux et rivières aménagés, de plus de 2000 ouvrages d'art et de 40.000 hectares de domaine public bord à voie d'eau.

Etablissement public sous la tutelle du
Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer  il agit en étroite collaboration avec les partenaires institutionnels et usagers de la voie d'eau. Il concourt ainsi à l'ensemble des politiques liées à sa préservation et à son développement durable.